Du 26 juillet au 11 août 2024, Paris a vibré pour le sport, avec plus de 10 000 athlètes, 45 disciplines et 206 pays représentés. Parmi tous les concurrents, certains ont écrit une nouvelle page de l’histoire des Jeux olympiques.
► Au début des JO, en cyclisme, Pauline Ferrand-Prévot avait offert à la France sa deuxième médaille d’or, la première pour elle, après un récital en solitaire sur la colline d’Elancourt noyée sous les drapeaux bleu-blanc-rouge. La Française a connu trois olympiades sans succès avant de devenir la reine du VTT. Un titre olympique qui manquait à son immense palmarès. La légende du cyclisme féminin avait déjà été championne du monde à 15 reprises dans de multiples disciplines (route, cyclo-cross, gravel ,.. ) parfois en même temps, et surtout en VTT cross-country, où elle compte un record de cinq sacres mondiaux.
► En tennis de table, les Trois Mousquetaires, Félix Lebrun, son frère Alexis Lebrun, et Simon Gauzy ont remporté le bronze, réalisant leur rêve de médaille olympique au tournoi par équipes. Ils ont 17, 20 et 29 ans, ils sont la digne relève, pétrie de talent, pleine de panache, du tennis de table tricolore qui aura dû attendre 24 ans pour trouver des successeurs à Jean-Philippe Gatien et Patrick Chila, eux aussi montés sur la troisième marche du podium à Sydney en double messieurs. Quelques jours avant, dans un vacarme de tous les diables, Félix Lebrun, avait remis la France du « ping-pong » sur la carte olympique, en décrochant le bronze aux dépens du Brésilien Hugo Calderano en individuel.
► En athlétisme, le jeune Botswanais Letsile Tebogo a conquis l’or olympique du 200 m au Stade de France, le premier pour un athlète africain dans cette discipline. Une après-midi de congé exceptionnel a même été décrétée au Botswana au lendemain de sa victoire pour fêter le premier titre olympique de ce pays d’Afrique australe. Pour s’imposer, le Botswanais âgé de 21 ans a largement devancé une concurrence pourtant terrible avec l’Américain Kenny Bednarek, en argent comme à Tokyo en 2021 et son compatriote Noah Lyles, en bronze comme à Tokyo aussi.
► Toujours en athlétisme, showman, le sprinteur américain Noah Lyles a jailli en pleine lumière sur la plus prestigieuse des scènes sportives, sacré champion olympique du 100 m pour cinq millièmes. Lyles est sorti victorieux d’une finale follement disputée et crispante. Sur la ligne d’arrivée, les huit sprinteurs ne sont séparés que par douze centièmes, et il ne doit l’or olympique qu’à une avance des plus infimes sur le Jamaïcain Kishane Thompson, révélation du sprint mondial. Lyles a permis aux États-Unis de reconquérir l’or olympique de la course reine qui leur échappait depuis vingt ans.
► En lutte, le Cubain Mijain Lopez est désormais le seul athlète des JO au sommet de l’Olympe. Plus fort que Michael Phelps et Carl Lewis, Mijain Lopez, bientôt 42 ans, entre dans la légende des Jeux olympiques avec une cinquième médaille d’or consécutive dans la même épreuve individuelle. Après Pékin, Londres, Rio et Tokyo, Lopez a été couronné pour la cinquième fois dans la catégorie reine des 130 kg en lutte gréco-romaine et fait une entrée en grande pompe dans le panthéon du sport. Son record pourrait être égalé dans quatre ans déjà si la nageuse américaine de 27 ans Katie Ledecky, impériale sur 800 m, continuait jusqu’aux Jeux de Los Angeles, comme elle semble en avoir l’intention.
► Au lendemain de sa troisième médaille d’or individuelle, Teddy Riner a offert au judo français le titre par équipes et complété son impressionnant palmarès. Le champion de 35 ans est désormais le judoka le plus titré de l’histoire des Jeux olympiques (cinq titres, dont trois individuels), le judoka le plus médaillé (cinq ors, deux bronzes), et l’olympien français le plus titré des Jeux d’été. Teddy Riner a été le seul judoka Français à avoir tenu son rang de favori et il a permis aux Bleus d’éviter de sortir de « leurs » Jeux sans Marseillaise, en dehors de la compétition par équipe.
►Surdouée, l’Américaine Simone Biles fait entrer la gymnastique dans une nouvelle ère, celle de l’ultra performance alliée à une dimension show et paillettes. Avec les quatre médailles, trois d’or et un d’argent qu’elle a récoltées à Paris, elle porte son total olympique à 11 dont 7 d’or. À 27 ans et après avoir surmonté ses tourments des Jeux de Tokyo, Biles, entrée dans l’histoire aussi pour avoir créé cinq mouvements qui portent désormais son nom, a plus que jamais étincelé aux Jeux de Paris.
► Malgré les polémiques qui ont rythmé ses JO, la boxeuse algérienne Imane Khelif est devenue championne olympique vendredi à Paris, portée en triomphe dans un stade de Roland-Garros en fête. « J’ai fait l’objet d’attaques et d’une campagne féroce, et c’est la plus belle réponse que l’on puisse donner. La réponse a toujours été sur le ring », a-t-elle lancé après sa victoire en finale des -66 kg. « Depuis huit ans, c’est mon rêve et je suis maintenant médaillée d’or. J’ai travaillé pendant huit ans, je n’ai pas dormi, j’ai été fatiguée pendant huit ans. Maintenant, je suis championne olympique ! » Trois ans après sa présence aux Jeux de Tokyo, où sa participation n’avait suscité aucune polémique, Khelif s’est retrouvée malgré elle à Paris au centre d’une controverse sur le genre menée par les milieux conservateurs sur fond de différend entre le CIO et la Fédération internationale de boxe.
►Le Tunisien Firas Katoussi a remporté la médaille d’or en taekwondo (-de 80kg). Sur l’ensemble de la compétition, le Tunisien n’aura d’ailleurs perdu aucune de ses quatre manches. « Mes rêves se réalisent, je suis venu à Paris pour gagner, et maintenant, j’ai l’or entre les mains. C’est historique ! Je veux partager ce titre avec tout le monde… Ma famille, mes amis, le peuple tunisien, tous ceux qui m’ont supporté…». Et l’athlète, que personne n’attendait à ce niveau, de s’enthousiasmer au micro de RFI : « Nous sommes tellement heureux, nous avons tellement travaillé. Le taekwondo tunisien brille désormais avec ces 2 médailles ! » Katoussi a décroché la première médaille d’or de la Tunisie lors de ces JO, et le premier titre de son pays en taekwondo.
►À Paris, le nageur français Léon Marchand est entré dans une autre dimension. Quadruple champion olympique (400 m quatre nages, 200 m papillon, 200 m brasse et 200 m quatre nages), il ne fait plus partie des anonymes du sport. Terminée sa vie discrète à l’université aux États-Unis, le voilà propulsé au rang de star internationale. Le nageur a réalisé que sa célébrité allait lui coûter quelques moments d’intimité entre amis, ainsi qu’un peu de spontanéité. « Je viens de comprendre que je ne peux plus aller au resto, tout simplement. Et ça, ça m’est arrivé d’un coup », a-t-il déclaré en faisant le tour des plateaux TV. « C’est tout nouveau et c’est vrai qu’il y a une spontanéité que je vais perdre malheureusement. Rien qu’aller à Toulouse au bar, manger un truc avec mes copains, ça va être plus compliqué maintenant. »
►L’équipe d’Espagne olympique de foot a été sacrée championne olympique en battant la France au Parc des Princes à Paris. Voir l’Espagne en finale du tournoi est tout sauf une surprise. La Rojita est presque toujours présente dans les finales des compétitions espoirs. Lors des sept derniers Euro espoirs, les Espagnols ont été finalistes à cinq reprises. Ils ont remporté trois fois le trophée. En 2023, avec la même génération de joueurs, ils avaient atteint la finale du tournoi avant de perdre contre les Anglais. Malgré l’ambiance et l’euphorie du Parc des Princes, les joueurs de Thierry Henry ont laissé le trophée à une Espagne, sérieuse et réaliste. Avec cette médaille d’or autour du cou, Fermin Lopez et Alex Baena sont les deux joueurs du groupe espagnol a remporté l’Euro et les JO la même année. Ils sont devenus les deuxième et troisième joueurs à réaliser ce doublé. Le premier était le Français Albert Rust qui a fait partie de l’équipe qui a remporté l’Euro 1984 en France et les JO de Los Angeles la même année.
Source : RFI